Imaginez un monde où chaque création artistique serait systématiquement un chef-d’œuvre. Utopique, n’est-ce pas ?

Trop souvent, les esprits créatifs se laissent décourager par des œuvres jugées insuffisantes, sans comprendre que chaque essai, réussi ou non, constitue un des gros cailloux essentiel dans leur évolution artistique.

Cet article a pour but de démystifier le processus créatif, en mettant en avant l’importance des échecs et des tentatives moyennes, véritables piliers de la créativité.

Nous envisageons la créativité non pas comme un talent inné, mais plutôt comme une compétence à cultiver, où chaque échec, tout comme chaque succès, joue un rôle déterminant.

Le sentiment d’échec face à des réalisations perçues comme inférieures peut inhiber la créativité, empêchant ainsi les individus d’exploiter pleinement leur potentiel et de contribuer de manière significative au monde créatif.

En valorisant la quantité et la diversité des tentatives, nous transformons notre perception de l’échec et de la médiocrité en un moteur de création.

Nous partagerons également avec vous le principe fondamental de la créativité, une règle d’or incontournable et souvent méconnue.

Thèmes abordés :

• L’importance de la quantité dans le processus créatif.
• La valeur formatrice des erreurs : l’apprentissage par les tentatives infructueuses.
• La déculpabilisation face aux œuvres de qualité moyenne.
• Des exemples de grands créateurs et de leur abondante production.
• Des stratégies concrètes pour stimuler la créativité.

Excercices :

Prenez une feuille et un stylo.

Vous disposez de 3 minutes pour écrire les trois phrases les plus créatives possibles, en intégrant les mots spécifiques suivants : « feuille », « grenouille » et « géant », peu importe l’ordre des mots ou leur temps grammatical.

Mettez l’article en pause…

Vous avez maintenant vos trois phrases magiques et créatives.

Selon vous, laquelle est la plus réussie ?

Il est intéressant de remarquer que, souvent, la phrase la plus créative est la troisième, selon ceux qui pratiquent cet exercice. Plus les participants s’exercent, plus leurs phrases gagnent en créativité, tout en respectant les mêmes règles et les mêmes mots imposés…

Aussi intéressant : la majorité des participants terminent l’exercice avant la fin des 3 minutes. Alors, pourquoi ne pas utiliser le temps restant pour écrire d’autres phrases ? Car je n’ai pas dit « écrivez 3 phrases créatives », j’ai dit « vous avez 3 minutes pour écrire les 3 phrases les plus créatives avec les 3 mots »…

Ne vous en faites pas, vous n’êtes clairement pas le seul. Moi-même, j’ai été piégé il y a quelques mois…

L’essence même de cet exercice repose sur le principe de base en créativité, avec sa morale : plus nous produisons d’idées créatives, plus nous poussons notre cerveau à explorer des terrains inconnus, plus nous devenons créatifs. Le principe de base est… la quantité.

Dans le domaine de la créativité, le but premier est de générer le maximum d’idées, sans censure ni jugement.

Et pour cause, même les plus grands attestent de cela.

Cette approche est un principe fondamental reconnu par les plus grands créateurs et innovateurs. Il s’agit par la suite de sélectionner les idées les plus prometteuses.

Par exemple, Einstein a publié près de 248 articles, Edison a inventé environ 1000 dispositifs, Mozart a composé près de 600 œuvres et Bach plus de 1000, Picasso a créé plus de 20 000 œuvres d’art, et la liste continue…

Vous voyez où je veux en venir : même parmi les nombreux projets réalisés par ces génies, tous n’ont pas eu le même impact ou la même importance. Nombre d’entre eux ont dû produire des œuvres médiocres ou moyennes avant d’atteindre celles qui restent gravées dans nos mémoires, et ce, probablement pour les siècles à venir. Et quand je parle d’œuvres médiocres ou moyennes, je me base sur ce qui est communément admis par les experts du dit sujet, pas sur mon avis personnel.